J'ai passé le week-end avec le Conseil presbytéral de ma paroisse. On s'était mis au vert dans un endroit tranquille au nord de la région parisienne pour parler du projet de paroisse et d'évangélisation. C'était aussi l'occasion de prendre du temps pour parler d'autres choses que de gestion, de travaux ou de planning. C'était vraiment une bonne idée, depuis la fusion de nos deux paroisses on ne l'avait jamais fait ; avant la fusion on faisait cela tout les ans et c'était un peu ce qui nous redonnait du "punch" pour continuer.

Le week-end a bien commencé avec des débats animés certes mais intéressants. Que veut-on faire de notre paroisse, avons-nous des objectifs clairs ? Quels moyens parviendrons nous à mettre en oeuvre ? Le débat sur l'évangélisation était intéressant aussi.
Donc, tout se passait bien. Mais dans le cadre du projet de paroisse il a fallu qu'on parle d'un sujet sensible ayant un fort aspect affectif. Et là... d'un seul coup, toutes les vieilles rancoeurs datant de l'époque de la fusion sont réapparues. Plusieurs de mes chers amis conseillers ont perdu leur sang-froid, en utilisant des mots que je trouve inacceptables dans une Eglise. Le débat, certes, n'est pas simple et les décisions ayant trait au projet de paroisse sont importantes. Mais c'est... tellement décevant de voir les gens perdre leur sang froid ainsi, et ça a tellement peu sa place dans une Eglise... Je suis revenu totalement retourné de ce week-end et j'envisage très sérieusement ma démission. Je suis peut-être trop sensible et trop naïf, mais j'ai toujours pensé que, malgré nos différences, on pouvait débattre sereinement pour choisir ce qui est le mieux pour la communauté. J'ai maintenant l'impression d'être le seul à penser ainsi dans ce conseil... et je me sens décalé. Pour éviter de prendre une décision trop rapide et "à chaud" que je risquerais de regretter ensuite, je me donne une semaine pour prendre une décision. Mais j'envisage très sérieusement de partir, j'ai le sentiment de ne plus avoir ma place dans le conseil.