Les yeux vers la mer

Ce soir, j'ai rendez-vous pour diner avec un de mes ex. Enfin, mon ex, the one, C. avec qui j'ai passé presque 3 ans dont 2 ans sous le même toit.
Cela doit bien faire au moins deux ans qu'on aura pas passé autant de temps ensemble... De mon côté au moins, la colère et la rancune qui ont suivi la séparation et finalement maintenant, je garde surtout en tête tous les bons souvenirs et le fait que toutes ces années m'ont vraiment fait avancer... et aussi, quelques soient les difficultés qu'on a pu traverser, on les a traversé ensemble et ce serait idiot d'être fachés.
Malgré tout, j'ai un peu d'appréhension. Peut-être parce que cela va faire bizarre de se retourner pour regarder ensemble les souvenirs... Mais il s'agit bien d'une époque qui se termine : lui va quitter la France, entamer une nouvelle vie ailleurs alors qu'il était venu en région parisienne pour vivre avec moi, et moi au bout de 6 ans à Antony je suis en train de chercher à déménager. Il est temps de tourner la page, Antony c'était bien en 2000 quand je travaillais dans l'Essonne mais maintenant j'ai vraiment envie de revenir à Paris. Depuis, j'ai changé de vie, changé de look (les piercings, le crane, les 14 kilos en moins) et je me sens bien dans mes baskets, et j'ai envie de revenir dans LA ville pour faire autre chose.

Alors bon, malgré toutes les difficultés qu'on a traversé, le bilan est positif, on a bien avancé ensemble puis séparément, et on a pensé tous les deux qu'on pouvait bien fêter ça et se dire au revoir en y mettant les formes. J'ai un peu d'appréhension mais en fait je crois que je suis aussi un peu impatient !

Un collègue (breton comme il se doit) m'a passé l'information selon laquelle des Bretons sont en train de pétitionner auprès de l'ICANN pour que soit créé une extension .bzh. Une association a même été fondée, l'"association .BZH pour la création du domaine breton".
Hum ! j'ai d'abord cru à un canular mais apparemment c'est très sérieux... Tout le monde sait à quel point je suis attaché à la Bretagne, ceci en tant qu'authentique parisien je me demande si je ne vais pas fonder une assoce pour soutenir la création de l'extension .par pour tous les sites défendant l'authentique culture parisienne (métro, boulot, dodo et grève). La participation des banlieusards serait étudiée avec soin !

Dans la baie de Cannes se trouvent deux îles, qu'on appelle les îles de Lérins : Sainte-Marguerite et Saint Honorat.
Saint Honorat appartient dans sa totalité à une communauté de moines, tandis que Sainte Marguerite, la plus grande, appartient dans sa presque totalité au domaine publique. Elle est recouverte d'une forêt méditerranéenne sur presque la totalité de sa surface, sauf là où est construit le grand fort Vauban, appelé Fort-Royal.

Le Fort-Royal, particulièrement bien placé dans la baie et bien défendu à l'époque, a servi longtemps de prison sous l'ancien régime. Le Masque de fer notamment y fut incarcéré... on a fait pas mal de suppositions sur l'identité réelle de cette homme, mais cela n'a jamais été confirmé. Par contre, ce qui est certain, c'est que dans la triste époque qui a suivi la révocation de l'Edit de Nantes, période pendant laquelle les protestants étaient persécutés, torturés et envoyés aux galères s'ils n'abjuraient pas leur foi, 6 pasteurs ont été incarcéré au Fort-Royal pendant plusieurs années... Un mémorial, dans une des anciennes cellule du fort, rend témoignage de l'histoire de ces 6 pasteurs.
Ils s'appelaient :
Paul Cardel dit Noyer
Pierre Bruneton dit Valsec
Gabriel Mathurin dit aussi Lestang
Matthieu de Malzac dit Bastide, Molan et de Lisle
Elisee Giraud
Gardien Givry.

Les 6 furent arrêtés à paris entre 1688 et 1692 ; ils étaient d'origines diverses mais tous très croyants et persuadés qu'ils devaient venir en aide à leurs coreligionnaires persécutés. Un de ces pasteurs y resta 33 ans !
Il faut imaginer de ce que c'était que ce genre de prison : ces 6 pasteurs étaient tenus au secret le plus strict, avaient à peine le droit de manger, même pas le droit de chanter les Psaumes. Ils ne se sont même pas rencontrés ; personne ne sait si chacun d'entre eux savait qu'il n'était pas seul. On pense qu'ils s'entendaient chanter les Psaumes (car, malgré l'interdiction, ils le faisaient, ce qui provoquait la colère du gouverneur de la prison qui les faisait taire en les soumettant à la "correction").

En continuant leur travail d'évangélisation, la profession de la Foi et l'aide aux protestants dans ces temps où ils étaient persécutés, ils savaient à quoi ils s'exposaient, et pourtant ils ont continué. Pour nous, protestants actuels, dans ces temps où les temples sont de moins en moins fréquentés, l'histoire des 6 pasteurs incarcérés à Sainte Marguerite nous rappelle tous ceux qui, avant nous, ont fait preuve d'une foi inébranlable. Malgré la bêtises des hommes, ils n'ont pas cru en vain et à nous d'en faire témoignage aujourd'hui.

Un site présente l'histoire de ces 6 pasteurs, on peut y aller en cliquant ici.

Depuis trois jours à Mandelieu la Napoule.
Comme d'habitude, l'hôtel est sympa, bonne ambiance même si il y a peu de gens. Le temps commence à s'améliorer, et moi à me reposer.

j'ai voulu découvrir un peu La Napoule... l'hôtel est en face du château de la Napoule et je l'avais pas encore visité. Eh bien, ça a été édifiant.
La route qui longe la mer et traverse La Napoule s'appelle ici Boulevard Henry Clews, du nom de l'ancien propriétaire du château de 1916 à 1951. Apparemment cet homme et sa femme ont été de réels bienfaiteurs de la ville : pour reconstruire le château, ils ont payé la construction de la gare, embauché énormément de gens du coin ; ils ont aussi construit un abris pour les marins et construit une chapelle attenante au château qu'ils ont ensuite donné à la commune.
Par contre, le château... c'est du pire style américain excessif : d'après la guide, quand ils ont acheté le château ils ont trouvé qu'il n'avait plus rien à voir avec un chateau du Xième siècle, date de construction de la plus ancienne tour. Certes ! Mais qu'est-ce qu'ils en ont fait ! Ils l'ont reconstruit, en ajoutant des remparts que le château n'avait pas, ainsi qu'une nouvelle tour, un mur d'enceinte, et un porche qui ressemble plus à une porte de ville médiévale qu'une entrée de domaine... Ca fait très château Disney.
Et aussi, ils ont tout signé : partout dans le château et ses jardins ont trouve la signature et la devise d'Henry et Mary Clews. Et la guide qui racontait ça d'un air béat d'admiration... j'aime vraiment les Etats-Unis et les Américains, mais parfois quand ils se prennent pour des historiens ça donne ce genre de résultat : un mélange de ridicule et de pire mauvais goût. Si vous passez un jour dans le coin, allez jeter un coup d'oeil, ça vaut la peine.

Une adresse : le site du château et de la fondation qui est propriétaire.

Depuis hier soir, je suis en vacances, les premières depuis la fin décembre.

Après quelques jours de démotivation complète en ce qui concerne mon travail, j'ai repris du poil de la bête en fin de semaine et, à part quelques points de détail, j'ai rattrapé mon retard et je ne laisse pas de dossier trop bouillant. Par contre, pour arriver à ça je n'ai pas beaucoup dormi... et donc mon état de fatigue ne s'est pas amélioré hélas.
Ceci dit, demain je serai à Cannes. Enfin, pas à Cannes, mais à Mandelieu pour être précis. Le petit hôtel où je vais à chaque fois (**) est sympa, confortable, face à la mer et au château. Ca va donc faire la troisième fois que j'y vais, les habitudes commencent à se prendre. Alors, pourquoi être infidèle au Morbihan ? Parce qu'à cette saison le temps breton est aussi incertain que le temps parisien, et qu'en fin d'hiver j'ai besoin de me réchauffer. Cannes à cette saison est presque déserte mais pas trop quand même, ce qui permet d'éviter la foule tout en profitant de cette si belle région. Par contre, je crois que mars est un des derniers mois potables : l'année dernière j'y étais allé fin avril et il y avait déjà trop de monde (embouteillages à Grasse et à St Tropez... comment ça doit être en août !).
Donc, cette fois-ci, on revient en arrière : mars comme il y a deux ans. J'ai acheté le guide vert Michelin pour m'organiser un peu, plutôt que de visiter au petit bonheur la chance. Et puis les deux années précédentes j'ai vu tout ce que j'avais envie de voir : les îles de Lérins, St Tropez, Grasse, la verrerie de Biot...
Donc, demain avion jusqu'à Nice puis location de voiture. En espérant que tout se passe bien, j'ai malheureusement tendance à avoir une sacrée poisse quand je voyage (bagages perdus, retards) !

Comme toutes les paroisses de l'Eglise réformée de France, nous avions ce week-end l'Assemblée générale annuelle de la paroisse et l'élection du Conseil. (J'avais écris un article expliquant comment tout cela fonctionne ici). Chez nous, cela revêtait une importance d'autant plus grande qu'il s'agissait de la fin d'un processus de fusion de deux paroisses, entamé il y a près de deux ans. On pensait prendre quelques années pour y arriver, finalement cela a été fait relativement vite... Et de deux petites paroisses qui vivaient difficilement, nous sommes passé en deux ans à une grosse paroisse plutôt dynamique.
L'assemblée générale a donc élu les conseillers presbytéraux (membres du conseil) qui sont normalement élus pour 6 ans, renouvelés par moitié tous les trois ans. Nous allons être 15, ce qui est un peu beaucoup, mais pour une paroisse qui vient de fusionner et de cette taille, cela nous paraissait nécessaire. J'ai rempilé parce que... ça correspond à mes convictions personnelles, parce que cette paroisse depuis tout ce temps, c'est un peu ma famille et aussi tout simplement parce que j'aime ça. D'ici quelques jours le Conseil va se réunir et nous élirons entre nous le-la président-e, le-la trésorier-e, le-la secrétaire et le-la vice-président-e. Il y a de grandes chances qu'une bonne partie de ce bureau soit féminine car le conseil élu est composé de 10 femmes et 5 hommes !
C'était aussi le jour de l'Assemblée générale de l'assoce de concerts que je préside. En effet, on avait décidé de faire le même jour toutes les AG de la paroisse et de toutes les associations qui gravitent autour, pour montrer la cohésion et aussi le fait qu'on ne forme plus qu'une seule communauté avec différentes composantes. Pour moi, cela signifiait qu'au lieu de faire l'AG en présence de dix personnes je la faisais en présence de 40 ou 50, ce qui n'est pas la même chose. Mais bon, tout s'est bien passé.
Le seul problème, c'est que j'ai passé une partie de ma semaine à préparer tout ça (PV des AG précédentes, rapport financier, synthèses, photocopies) alors que j'étais déjà dans un état un peu limite. Là, on est lundi et je suis carrément épuisé... je vais essayer de ne pas faire trop d'heures au taf cette semaine en dormant un peu plus. Heureusement que les vacances arrivent.

En faisant le ménage sur mon disque dur, je suis tombé sur cette photo. Je n'ai pas pu résister. Elle est belle (ma mimine, pas la photo ;)), non ?

Vendredi soir dernier sur France 3 je suis tombé par hasard sur un documentaire ("Nés dans le corps d'un autre" de Stéphane Trichard) sur deux transexuels : Yann (autrefois Fanny) et Nathalie (autrefois Tony).
Le réalisateur les a suivi pendant une longue période (plus d'une année) et on voit leur évolution, leurs angoisses, leurs problèmes de couple, car tous les deux vivent des histoires d'amour tout au long du documentaire.
Le documentaire était vraiment bien : pas de sensationnalisme, un certain recul, tout en montrant bien le courage et les difficultés traversés par Yann et Nathalie. Et aussi les difficultés de leurs proches, qui ont parfois du mal à accepter la "disparition" de la personne qu'ils ont connue et de voir arriver un nouvel être. On sait ce que représente pour certains parents le coming out de leurs enfants gays, qu'est-ce que ça doit être quand un fils ou une fille dit à sa famille qu'il veut, qu'il doit changer de sexe pour mettre son corps en harmonie avec son esprit et pour pouvoir continuer à vivre ! Il faut déjà bien du courage pour être trans, il en faut aussi pour en parler autour de soi... Dans le documentaire, j'ai vraiment été impressionné par Yann quand il va voir ses profs pour leur dire qu'il s'appelle Yann et qu'il faut oublier Fanny.
Le documentaire se terminait alors que Nathalie et Yann venait de se faire opérer... chapeau bas et bon vent à tous les deux.

En décembre dernier quand mon grand-père est mort, les photos de famille stockées dans des dizaines de vieux albums photos ont été redistribuées entre les différentes branches de la famille. Et à cette occasion, nous sommes tombé sur des photos dont on ne se souvenait pas de l'existence, dont ces deux-là. Il s'agit apparemment des deux seules photos de la chambre de bonne que j'ai habité pendant 6 ans, et elles ont été prises alors que je venais juste de déménager de chez les parents dans cette chambre minuscule, mais que je trouvais grande tant elle représentait pour moi à l'époque la liberté que je voulais depuis si longtemps.
Mais au delà de ça, j'aime bien ces deux photos parce que pour moi elles symbolisent le chemin parcouru. J'aurais envie de traverser l'écran pour aller parler au mec de la photo super coincé, timide, anxieux etc etc et lui dire qu'il ne faut pas qu'il s'inquiète, qu'il va y arriver et que même ça en vaudra la peine... J'aime aussi voir l'évolution dans le style et le physique : vous avez vu ces cheveux ? et j'étais au sommet de ma maigreur à cette époque là.

Alors bon, je ne sais pas trop pourquoi mais en tout cas ça m'a ému de retomber sur ces photos... surtout que j'ai détruit pas mal des souvenirs de cette époque dans une de mes périodes dépressives et que je l'avais bien regretté ensuite.

Encore une semaine finie, une !
J'ai fait l'aller retour à Düsseldorf jeudi dans la journée : lever 4h, départ par le premier avion de Roissy (Roissy : une heure de chez moi ; Orly : 15 minutes... ils peuvent pas mettre des vols dans les deux aéroports ?), rentré par le dernier vol... journée de dingue.
J'aurais bien dormi un peu vendredi matin (me lever à 7h30 au lieu de 6h... la grasse mat' quoi !) mais j'avais rendez-vous super tôt à l'hosto pour enlever les points de suture. Cette histoire-là est terminée, ouf. Aucune complication, belle cicatrice, une de plus !

Apparemment les deux prochaines semaines vont être denses aussi. Mais je commence à être impatient : après avoir longtemps hésité, j'ai finalement décidé que je prendrais ma semaine habituelle à Mandelieu (c'est près de Cannes, sur la côte d'Azur, et juste au bord de la mer). J'y vais tous les ans dans un petit hôtel sympa et pas excessivement cher. Pour minimiser les frais je vais aller jusqu'à Nice en avion en me servant des miles que j'ai accumulé chez Air France, et ensuite location de voiture. Ca va me permettre de me reposer et surtout de changer d'air. Plus que quelques jours à tenir !