Troisième week-end de novembre : comme tous les ans j'étais au synode régional de l'Eglise réformée en région parisienne. Je ne vais pas expliquer à nouveau ce que c'est : je l'avais expliqué l'année dernière dans cet article. Cette année le programme était chargé, il y avait pas mal de décisions à prendre, mais le thème principal était : "Parole, parentalité, espérance : quels repères pour les familles ?".
Il s'agissait surtout de réfléchir à la place de la famille (ou des familles) dans l'Eglise, la transmission de la Foi de parents à enfants etc etc. Le thème était défini de façon à ne surtout pas avoir à définir ce qu'était la "famille". Et pendant les discussions en atelier et en plénière, les membres du synode ont simplement rappelé que le modèle traditionnel de la famille avait évolué et que toutes les familles avaient leur place dans l'Eglise. J'étais content d'entendre ça... sauf qu'à la conclusion des débats un pasteur s'est senti obligé de prendre la parole pour dire qu'un enfant avait besoin d'un papa et d'une maman pour grandir, avec des comparaisons assimilant la les autres modèles familiaux à la polygamie, et en conluant que ce n'était pas ça les valeurs de de l'Eglise (réformée). Eh ben, on a encore du chemin à faire... :(

Ce qui est dommage, c'est qu'il aurait suffit d'interroger les participants à ce synode : il y avait des parents célibataires, des gays, des enfants et des parents de famille recomposées... ceux qui n'ont pas compris que le soi-disant "modèle traditionnel" est mort depuis longtemps, eh bien ceux-là sont restés au milieu du siècle dernier. Bien avant cette intervention malheureuse une pasteure avait rappelé que dans les Evangiles il y avait de nombreux genres de familles et que pas une seule fois Jésus émettait un jugement sur cela ; c'est ça, pour moi, les valeurs de l'Eglise réformée. Sinon, où sont la tolérance, l'amour du prochain et le respect des différences ?